Trapue, à la tête large et au bec fort, le moineau domestique arbore un plumage souvent ébouriffé et une posture ramassée. Le mâle se distingue par sa bavette noire sur la gorge et la poitrine, son dos brun chocolat et sa calotte gris cendré. La femelle, plus discrète, présente un plumage brun terne, sans bavette, et un sourcil clair derrière l’œil. Le cri bien connu, un « chip » ou « piap » bruyant, rythme leur vie sociale. En colonies lâches, ils se nourrissent, se toilettent et dorment ensemble, blottis dans des dortoirs bruyants à la tombée du jour.
Une espèce liée à l’humain depuis 12'000 ans
Dans le Parc Chasseral et ses environs, le moineau domestique est présent dans les villages, les hameaux et les fermes isolées. Il dépend étroitement des bâtiments et des milieux ouverts environnants. Il niche dans les cavités des toitures, les murs anciens ou les façades végétalisées, et raffole des jardins, vergers, haies, composts ou tas de fumier. Bref, de tout ce que nos villages ruraux peuvent encore lui offrir. Mais attention, une façade trop lisse ou un bâtiment trop rénové, et c’est la crise du logement pour notre « Spatz ». Opportuniste et intelligent, il cohabite en association avec l’humain depuis plus de 12’000 ans. Il a même appris à ouvrir les portes automatiques des magasins pour s’inviter au buffet !
La saison des amours commence dès mars. Plusieurs mâles peuvent courtiser une même femelle en une parade bruyante, le bec levé, ailes entrouvertes et queue dressée. Une fois le couple formé, le nid est construit dans une cavité, souvent sous un toit ou dans une anfractuosité, voire même derrière une ampoule de lampadaire. Le nid est volumineux et lâche, composé de graminées, de radicelles, de plumes et parfois de crin. Opportuniste, le moineau peut aussi s’approprier le nid d’une hirondelle de fenêtre, n’hésitant pas à en expulser les occupants.
Omnivore, le moineau adulte se nourrit principalement de graines, de déchets alimentaires et, plus marginalement, de petits invertébrés. Mais pour nourrir ses jeunes, il a besoin d’insectes : tipules, chenilles, araignées ou pucerons, capturés au vol ou sur les végétaux. Son alimentation variée le rend à la fois utile, en régulant certains insectes, et parfois indésirable, lorsqu’il s’attaque aux semis ou aux jeunes fruits.
Un indicateur de notre environnement
Considéré comme banal, le moineau domestique se fait plus discret dans certaines zones. Son recul peut s’expliquer par le manque de cavités pour nicher, conséquence directe des rénovations et des constructions modernes aux façades lisses. Il trouve aussi moins facilement la nourriture adaptée à ses besoins, surtout pendant la période de nourrissage des jeunes, où les insectes sont essentiels. Les chats représentent également une menace non négligeable, en particulier pour les oisillons.
En tant qu’espèce étroitement liée à nos habitations, le moineau domestique reflète la qualité de notre environnement bâti et des espaces verts qui l’entourent. Il devient ainsi un précieux indicateur de la biodiversité locale et de l’attention portée à la nature dans notre quotidien.
Des gestes simples peuvent faire une réelle différence. Lors des rénovations, préserver les cavités existantes ou poser des nichoirs adaptés permet au moineau de continuer à nicher près de nos habitations. Les façades végétalisées, les haies d’arbustes indigènes et les prairies fleuries offrent abri, nourriture et lieux de repos. Autant d’actions que le Parc Chasseral encourage, tant au niveau des communes que des habitants. En intégrant davantage de nature dans le bâti et les jardins, on aide les moineaux ainsi que toute une faune discrète mais très précieuse.
À ne pas confondre avec le friquet
Également présent dans le Parc, le moineau friquet (Passer montanus) lui ressemble, mais reste plus discret et farouche. Il fréquente parfois les mêmes milieux, mais se distingue par une calotte entièrement brun chocolat et une tache noire bien nette sur la joue blanche. Ce motif est partagé par le mâle et la femelle qui présentent un plumage identique.
De plus amples information sur l’espèce sur le site de la Station ornithologique :
https://www.vogelwarte.ch/fr/les-oiseaux-de-suisse/moineau-domestique/